La ronde de la vie.
On vit au fil des saisons.
Comme une longue chevelure.
Une vie, une année après l'autre.

Le printemps ramène avec lui les couleurs de la nature,
la vie prend de nouveau le pas sur l'hiver
L'été nous arrive avec son florilège de fleurs.
Les senteurs lourdes des orages à l'horizon, l'air chaud vibrant de
mille parfums.
La brique, enroulée de journal,
Tiédit.
Sous le gros édredon.
Un frisson.
Et sur la fenêtre,
une dentelle de givre se dessine.
Entrelacs de fils brillants.
La lune dans son écrin de brume
lui sourit, complice.

Bien à l'abri, derrière mes fenêtres fermées
Songeuse je regarde la neige tomber.
Vers toi que je ne vois plus,
vers toi qui vole si haut,
que je ne peux te suivre.
Mes yeux se ferment, et je ne vois que le noir,
Ton visage n'est plus là,
Si présent quand même.
La source de mes jours, comme eux, s'est écoulée,
Elle a passé sans bruit,
Sans nom et sans retour
Mais leur onde est limpide,
N'aura pas réfléchi
Les clartés d'un beau jour.
Alphonse Lamartine