Nuits d’hiver




La brique, enroulée de journal,

tiédit.

Sous le gros édredon.
Un frisson.
Et sur la fenêtre,
une dentelle de givre se dessine.

Entrelacs de fils brillants.
La lune dans son écrin de brume
lui sourit, complice.
Elle tâtonne ...

Ses pieds nus sur les tomettes,
frissonnent de froid.
Elle enfile son manteau.
Que la porte lui semble loin.

Et dans la nuit le chemin,
tout semé d'embûches, l'effraie.
Une peur sournoise ...
Le ronflement s'est tu ...

Son souffle embué se retient
Ne bouge plus !!!
L'ogre derrière le mur ...
Se retourne, dans son lit ...

Ses brodequins à la main,
elle entrouvre la porte.
Elle a réussi !!
Elle se retient de ne pas courir ...

Le chat qui la voit, miaule, le traître !!
Chut !!!
Dehors, l'herbe se fissure.
Dans un bruit éclatant de givre.
Une peur exaltante et délicieuse la saisit ...

Son coeur s'emballe et danse.
Danse, danse !!!
Le village dort,  et elle s'en va ...
Dorment les pommiers,
enroulés dans les bras de la brume.

Du silence,
sourd les  mille bruits de la nuit.
L'eau sous  sa gangue de glace,
Susurre tendrement.

Les arbres ont perdus leur ramage .
Ils lancent vers le ciel leurs bras dénudés .
La nature alentours,
se pare de rose et de gris.

le temps passe si vite ...


Olga Guyot



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