Si le coeur vous en dit,
un petit commentaire ici,
31 janvier 2008
Sauvageonne
Loin de ces yeux,
De sorcière,
Qui fouillent la moindre faute
Elle s'échappe,
Court, court,
Plus loin encore,
de cette maison enfumée.
Grise et amère.
Cheveux au vent,
petite sauvageonne,
Tu fuis.
Enlève ses chaussures
Et court à perdre haleine.
Vers l'Ecoulée, pays des fées
s'il en est. Refuge de ses songes
Elle se roule dans l'herbe.
Ourlée de rosée.
Prend,
A la terre cette tendre buée.
Une fleur de luzerne à la bouche.
Sucrée, sous la langue.
Elle s'arrête,le temps d'une une gorgée d'eau de pluie,
dans les tonneaux.
Tu ne fuis pas non,
tu entres dans ton rêve.
Les pieds dans l'eau frissonnante
et glacée,
elle remonte à la source.
Sable doré brille,
dans l'ombre des vieux arbres.
Entremêlant leurs branches.
Elle parle alors,
au vent.
Murmurant dans les feuilles.
Au soleil,
s'ouvrant un chemin vers elle.
Son rire s'écoule.
Telle une cascade.
L'eau s'égoutte entre ses doigts.
Et ...
Lentement, sans bruit,
que le murmure du temps,
qui griffe jour après jour.
Passe, passe.
Et s'éloignent les fruits doux- amers
De l'enfance.
Il ne reste de ses espoirs
Qu'une vague flaque ourlée
De cendres froides.
Ses rêves éveillés,
ne dansent plus sur les ailes du vent.
Ils errent.
Aveugles et sourds,
tels des funambules,
sans filin.
Olga Guyot
Apaisements
Je suis là, perdue
Perdue, dans cet écrin de verdure.
Comme en suspens,.
Entre rêve et réalité
Mes pas, nonchalants,
Se font plus légers
J’oublie, j’oublie…
Qu’il est doux, de se fondre
Dans ses bras.
Le vieux pont tout craquelé,
ses jambages profondément
encrés sur les deux rives,
tremble sous les assauts du vent léger.
Et j’oublie, j’oublie …
Les vieilles treilles, effondrées
sous le poids d’une glycine foisonnante
Brillent sous les rayons chaleureux.
Les abeilles, sont ivres du nectar.
Les nénuphars ouvrent leurs corolles.
Nimbées des dernières perles de rosée.
Et j’oublie, j’oublie.
Dans ses eaux stagnantes se mirent
Les ombres des arbres immémoriaux.
Les branches du vieux saule,
dansent, dansent, embrassées
Moi, je me berce tout doucement.
Et j’oublie, j’oublie ...
Olga Guyot
Pensées
Pensées, noires
Arrêt sur image.
Brouillard , illusoire
Perdue, perdue.
Pensée,
tu tournes en rond.
Ronde des mots,
sans fin.
Sans fin,
la bobine roule encore.
Sur son axe.
A vide ...
Et clique, claque dans la nuit.
Sourde...
Avance pour ne pas voir.
Derrière qui la poursuit ...
Rien, que sa solitude.
Elle se claquemure.
Murs blafards ...
Ils t’encerclent ...
Bras de bétons,
te laminent.
Sombre.
Sombre,
cheveux,noyés,
sous la pluie glacée
Frêle silhouette ...
Au bord du gouffre
Olga Guyot
Entre parenthèses
Entre parenthèses,
parenthèse d’une vie.
En attente.
Lente et passante.
Chaloupe entre brumes,
chaloupe bateau
Ivre, d’embruns.
Et soleil noir.
Entre folie ...
Viens,
que l’oubli,
proche des abysses,
fonde sur ta mémoire.
Lente et passante.
Traînes.
Une vague amertume.
Toujours là.
Brouillon d’une vie.
Tournent, tournent
les pages arrachées.
Attends.
Mais attends !!!
Quoi ?
Olga Guyot
Peurs
Elle hurle ,dans le silence ....
Dans la nuit cloutée d’étoiles.
Qui l’entendra ?
Dans cette ville égoïste,
Qui ne veut rien voir.
Son innocence brûle,
Cachée derrière un lit de cils blonds.
Sous les insultes de la vie.
Elle a perdu la cascade de son rire.
La peur d’être ensemble la hante.
Qui la verra ?
Mais qui s’y noierait dans ses yeux ?
Couleurs d’iris, hurlant leur désespoir.
Pleurant de haine.
la haine de la femme battue, trahie,avilie…
Mais elle crie dans son silence.
Traquée.
Par l’enfer de son souffle derrière elle.
Elle implore …
Mais nul ne l’écoute…
Cachés derrière leurs fenêtres bien pensantes…
La foule l’ignore.
Dans son égoïsme bienheureux.
Une fleur écarlate, sur le trottoir
Entourée d’épis blonds ...
Guyot Olga
Ainsi sois tu.
Je traîne mes peurs et mes doutes.
Une chape au cœur.
Ainsi soit-elle
Celle qui n’a pas su aimer.
Ainsi sois-tu.
Ni voir.
Ainsi sois je.
De défaites en coups au cœur.
Ainsi soit-elle
Elle ne m’aime pas ...
Ainsi sois- tu.
De déchirures, en coups reçus.
Ainsi sois je.
De bleus au corps, en bleus à l’âme.
Je traîne la peur d’aimer
Ainsi soit-elle.
Elle n’est plus là.
Ainsi sois-tu
Ton image s’efface.
Ainsi sois je.
Au fil des jours
Ainsi soit-elle.
Elle hante toujours mes souvenirs.
Ainsi sois-tu.
Le mal est toujours là.
Ainsi sois je.
Et je traîne, je traîne.
Ainsi soit-elle, ainsi sois-je.
Olga Guyot
Derrière la porte
Il attend, il attend.
Il n’ose émettre un son ...
A peine, s’il ose respirer.
Ce matin,
ils ont oublié ...
Plus un pas, plus un souffle ...
Les rires,
la musique se sont tus ...
Il attend ...
Puis doucement,
il ouvre la porte.
Il est inondé de soleil ...
Une peluche parterre
il n’ose la prendre.
Puis s’en saisit.
Il la respire, goûte une odeur.
Il caresse, dans sa soif.
Un sourire ou une grimace ?
Sourire, qu’ est-ce qu’un sourire ?
Lui vient une grimace de sourire.
Il regarde, boit de ses yeux.
Immenses.
La vie ensoleillée.
Sur le bord de la table,
une pomme rutilante.
Brille, sous les rayons.
Elle l’attire comme un aimant,
sa main se tend ...
Un bruit l’effarouche.
il se précipite, de ses maigres jambes,
vers la porte.
Un bruit de clés, des pas précipités,
Son cœur s’affole aura-t-il le temps ?
On passe devant la porte,
l’éclat du papier froissé.
Un loquet qui s’abat ;
Ses yeux s’élargissent,
comme des soucoupes.
Fini.
Il sert dans sa main,
la pomme et le jouet.
Devenus noirs.
La peur lui noue, serre.
Le ventre.
Il se terre au plus profond.
Ils vont le voir ...
le jouet absent ...
La pomme,
si jolie absente.
la peur l’étreint ...
Il s’endort derrière sa porte
de peur, de peur, de peur ...
Olga Guyot
L’une et l’autre
L’une
Par instant, le vent chargé
des parfums de la nature
apporte une douce mélodie.
C’est là que, bien caché,
au flanc d’une montagne,
envahi par les herbes folles,
un jardin, ombragé.
Tout au fond, un petit tertre, plein de fleurs,
On y devine, sur une pierre usée, un nom gravé.
Elle triomphe.
Elle est juste là où elle voulait être ...
De son corps elle les a nourri, ses fleurs.
Qu’elle a tant aimé, et il lui revient un sourire.
Du vent dans ses cheveux.
Et les corolles, s’ouvrent,
comme un hommage.
Un rire cristallin,
comme un souvenir ...
elle y revient parfois,
enchanter ce paradis perdu.
Y respirer les doux parfums de ce qui fut.
Elle écoute.
Vibre aux sons mélodieux de sa montagne.
Elle s’ouvre aux rivières
et aux forêts.
Ressent jusqu’au plus profond,
le chaud rayon de la vie.
Et elle écoute.
Se souvient, de cette terre,
unie, embrassant , enlaçant.
Elle devient un tout.
Et explose de mille couleurs.
L’autre
Sans entraves,
elle danse sur les ailes du vent.
S’abreuve des fleuves et des rivières.
Elle se laisse entraîner.
Virevolte dans un tourbillon de couleurs.
Que cette liberté lui sied.
Plus de poids, plus de peine.
Elle nage au gré de ses fantaisies.
Les abysses lui chantent une douce mélopée.
Elle éclate en une multitude de bulles.
Aussi légères qu’une caresse.
Une douce torpeur enivrante,
la transporte.
Elle sourit de leur entente.
Une impression fugitive.
Un souffle tiède sur une joue.
Elle la retrouve,
dans ses parfums, dans ses couleurs.
Le vent de son souffle, les enlace,
terre et eau réunies pour l’éternité.
Elles éclatent et deviennent voie lactée ...
dans une paix sans fin.
Olga Guyot
La mort de l'âme
Plus un mot, rien , que le silence ...
Elle s’enferme de plus en plus loin.
Nul retour ne lui semble possible.
Elle ne chante plus au soleil.
Sa voix c’est tue ...
Elle se demande pourquoi,
elle n’a plus d’identité.
Les mots ne lui viennent plus,
Dans sa tête le un vide immense.
Elle se terre, regarde le monde.
Derrière, son silence.
Alors,
qu’il aurait été si simple de lui sourire.
Cette ronde.
Incessante, images noires.
Ses mains,paumes retournées,
Ne lui donnent aucune réponse.
Elle les regardent sans fin.
Perdue, elle s’enfonce,
vers d’autres chemins.
Les autres, quels autres ?
Elle fuit leur regard ...
Ce monde ,lui fait peur…
Et ses mains, toujours pas de réponse.
La mort de l’âme ...
Olga Guyot
Fleur de bitume.
Fleur de bitume,
Elle n’a pas seize ans.
Ses pétales s’ouvrent,
aux couleurs du crépuscule.
Dans un fond de cour.
Le coin d’une rue.
Fleur de bitume,
Les yeux noyés de kohl,
portent les désespoirs de sa race.
Appuyée, sur son pan de mur,
paupières baissées.
le cœur au bord des lèvres.
Elle attend, le premier client.
Fleur de bitume,
de sa mémoire, reviennent,
Des effluves de fleurs des champs,
Son univers d’enfant, riant au soleil.
Puis il est venu, promettant l’arc-en-ciel.
L’arc-en-ciel, un trou noir.
Ces corps sur le sien, qui puent l’avidité.
Le sien, perdu à jamais…
Ses joues ont gardé les rondeurs de l’enfance.
Des perles unes à unes roulent,
Forment rivières.
Rivières de peurs,
Rivières de nuits salies,
par toutes ces mains.
Fleur de bitume,
Elle n’a pas de nom, elle l’a oublié…
L’alcool, les drogues, les nuits à n’en plus finir,
Ont eu raison de son innocence.
Impure
Olga Guyot